Poème illustré par un dessin de :
Honoré Daumier
(1808-1879)
Parce qu’il est un mâle, il se croit tout puissant…
Du moins dans sa famille ! Et il n’admettrait pas
Que selon ses critèr(es) tout n’y marche pas droit.
Un tyran domestique et un vrai chef de clan !
Seul compte son avis ! Seule son opinion
A valeur de diktat. Et quand on se permet
D’émettre un autre avis, il se met à gueuler…
Mais seulement chez lui : gare au qu’en dira-t-on !
Car avec les amis, il paraît fort aimable,
Les régalant souvent de délicieux frichtis
Préparés… par sa femme. En leur donnant le prix
Des vins vieux et coûteux qu’il va servir à table !
Les enfants sont partis : ils ne supportaient plus
D’être toujours traités en vieux gamins sans âge ;
Mais sa femme est restée, n’ayant pas le courage
De se reprendre en main, de perdre son statut
D’épouse de notable. Elle acquiesce et supporte,
Engluée jusqu’au cou dans l’irréalité
Du déni, aveuglée ; ne pouvant qu’accepter !
Avec l’âge qui vient, comment prendre la porte
Puisqu’il est bien trop tard ? Elle aurait dû partir
Il y a bien longtemps. Comment même espérer
Pour la fin de sa vie une vie apaisée
Loin du despote froid qui les a fait souffrir,
Elle-même et les siens ? Il va continuer
A lui crier dessus quand elle oublie la tarte
Qui crame dans le four ! Il faudrait qu’elle parte,
Mais n’a plus l’énergie de tout abandonner…
Proverbe d’ici : « gau de carriero, doulour d’oustaou »