Poème illustré par un tableau de :
Eric Bruni
www.liensutiles.org/ebruni.htm
Le soleil tout faraud aiguise ses rayons.
Assis au bord du ciel, contemplant la Provence,
Il jubile déjà. Une vraie jouissance !
Son projet de griller les superbes canyons
Du Verdon, tout en bas, filant vers la Durance,
Confine à la folie ! Exalté et dément,
Le soleil du mois d’août qui flirte avec l’outrance
Adore ravager la garrigue et les champs.
Tout est gris, asséché. Les jardins pantelants
Attendent assoiffés l’arrosée vespérale.
Les roses qui déploient leurs somptueux pétales
Sentent leur coeur en feu se faner lentement.
Les cigales plaquées au tronc raide des pins
Sont saoules de chaleur : brindilles invisibles,
Criquetant tant et plus, sempiternels crincrins,
Et seules enchantées par ce temps indicible
Qui est beaucoup trop chaud ! Août est bien trop intense !
Ce soleil insensé va peut-être exploser ?
Lors jailliront du ciel pour mieux nous embraser
Des milliards d’éclats dont la luminescence
Forcenée, inouïe, va nous retransformer
Au creux de l’Univers en poussières d’étoile.
La Terre est périmée, le monde est fatigué…
Le temps est-il venu d’enfin mettre les voiles ?