La langueur du temps chaud en ce début d’été
Nous rend très paresseux. Nous sommes fatigués
Par les premiers excès du soleil qui s’affole
En crachant ses rayons. Et juin qui batifole
Nous rend si indolents sur notre méridienne
Que l’idée de bouger nous paraît kafkaïenne !
Dis ! Aurais-tu le cran d’aller nous préparer
Ce jus de fruits si frais qui me fait saliver ?
Il y a trente pas d’ici à la cuisine,
Mais l’ombre sous les pins est si fraîche et si fine
Que la quitter déjà demande un grand courage.
Nous irons tout à l’heure : il ne serait pas sage
De faire un mouvement alors qu’il fait si chaud !
Voudrais-tu, s’il te plaît, me passer mon chapeau ?
J’irai boire plus tard : il fera bien plus doux
Quand le soleil choira derrière le Ventoux !