L’on vient de rallumer dans l’âtre un feu d’enfer :
Il faut bien accepter le retour de l’hiver,
Ses soucis saisonniers et leurs inconvénients !
Cependant si novembre est pas mal contrariant,
Pour mieux le survoler nous avons malgré tout
Moultes petites joies : après-midis très doux
Au creux d’un bon fauteuil à regarder les flammes,
Laisser aller complet bien loin de tous ces drames
Qui rugissent dehors. Le ciel y est si noir
Qu’à midi l’on dirait qu’est survenu le soir.
Et pour imaginer que l’existence est belle,
Nous tentons de ne plus écouter les Nouvelles !
L’horloge tique et taque en dépeçant le Temps.
Il fait tiède, il fait bon. Oh, presque tout autant
Qu’il y a quelques mois ! Le bonheur qui ronronne
S’est installé chez nous. La bouilloire chantonne…
On est bien, il fait chaud. Le malheur est bien loin…
Mais quel est donc ce bruit dehors sur le chemin ?
Des gens dépenaillés et à l’allure étrange
Dont l’allure accablée nous stresse et nous dérange
Viennent de s’arrêter juste devant la porte.
Que nous veulent-ils donc ? Le diable les emporte,
Les remmène chez eux ! Qu’ils restent en enfer
Et subissent ailleurs les tourments de l’hiver…
Tiens, l’on n’entend plus rien… Alors on se regarde…
Sais-tu que d’ici peu, si l’on n’y prend point garde,
Notre cœur endurci s’en va se dessécher ?
Il faut les rappeler et aller les chercher…
Mais ils sont repartis, rivés à leur misère,
Pour divaguer sans fin tout autour de la Terre.
Nous, nous n’avons rien fait… Désormais peu nous chaud
Qu’il fasse bon chez nous et qu’on y soit au chaud !
magnifique Vette! même si ce n’est sans doute pas le mot qui convient pour qualifier un texte sur notre déshumanité…