Poème illustré par un tableau de :
Gustav Klimt
(1862-1918)
Mon jardin est semblable à l’ancien Paradis
Dont tout un chacun rêve ! Un monde si fleuri
Qu’il exsude déjà d’innombrables odeurs :
Du sucré et du vert et toutes ces couleurs
Où le nez et la vue sont si sollicités
Qu’on en est brusquement comme tourneboulés.
C’est l’ineffable joie du beau temps revenu ;
Il est très en retard et l’on n’y croyait plus,
Mais dessous, en secret, il préparait ses fleurs
Qui viennent d’exploser avec autant d’ardeur
Que des petits soleils sur la terre bien grasse
Et malaxée à fond pour accueillir leur grâce
Imprégnée de parfums. Oligo-éléments
Et terreau enrichi de nombreux nutriments
Pour les faire forcir – les fleurs sont des princesses
Dont l’éclat sans pareil sera notre richesse
Jusqu’en début d’hiver : rien n’est trop bien pour elles,
Tant pis pour le boulot ! Consacrons aux donzelles
Pas mal de notre temps pour mieux les pougnoter !
Elles semblent ravies d’être ainsi dorlotées,
Nous offrant en retour leur beauté irréelle
Et leur diversité en étonnant cocktail.
L’odeur acidulée qui sourd de leurs pétales
Apaise avec douceur la fureur estivale
Et nous sommes ainsi vraiment récompensés.
Je t’offre mon travail ? Tu donnes ta joliesse !
Echange merveilleux plein de délicatesse
Où les fleurs sont comblées comme le jardinier…