Quand renaîtra l’hiver, dis-moi, reviendras-tu
Comme tu l’as promis ? Je n’en peux vraiment plus
D’attendre ton retour, mais je l’espère encore.
Vas-tu me faire aimer ces jours froids que j’abhorre
En revenant chez nous ? Il y a si longtemps
Que tu t’en es allé. Je t’aime et je t’attends,
Tu es mon seul amour. Mais comme la lumière
Je m’éteins peu à peu, et le vieux cimetière
Où l’on t’affirme mort est vraiment très très loin.
L’on m’a souvent juré que je t’attends en vain,
Mais ils me mentent tous ! Tu m’a dit : « En décembre »,
C’est toi que je veux croire ; et ta robe de chambre
Tout comme d’habitude est posée sur le lit.
Mais le temps est bien long, et l’ennui infini
De la male saison me fait perdre patience
Parfois quelques instants, puis je reprends confiance.
Je sais qu’on me dit folle, et même nos enfants
Pensent que je le suis. Irrémédiablement !
Et que leur père est mort. Dieu sait si je m’en moque !
Entends-tu, là dehors, la pluie qui flique et floque ?
Pleut-il au beau pays où tu t’en es allé ?
Depuis combien de temps ? Le temps est décalé
Et je ne sais plus trop. Après tout peu m’importe !
L’important, c’est pour moi que tu sonnes à la porte…