« Mais qui es-tu, mon vieux ? » a demandé le chien,
Un tout petit yorkshire, un mini presque rien
D’à peine trois kilos. Mais cent pour sa maîtresse,
Le dévorant tout cru d’amour et de tendresse !
A peine voyait-il, perchés beaucoup plus haut,
Une tête carrée, un énorme museau
Légèrement bavant, mais d’une infrastructure
Assez proche, après tout, de sa propre nature !
« Moi ? Je suis un Danois » a rétorqué la bête
Salivant plus encor. « C’est ce qu’on me répète
A longueur de journée. Sans doute même un chien,
D’après ce qu’on m’a dit… Et mon nom, c’est Lucien »
Le yorkshire, Pilou, en est resté perplexe,
Petits yeux stupéfaits en accents circonflexes !
Un chien, ce gros machin tout nu et tout luisant ?
L’on ne pouvait, ma foi, être plus différents !
« Mais ce n’est pas possible ! » a t-il polémiqué
Sans vouloir croire l’autre, et vraiment très choqué.
« Comment pourrions-nous donc être de même race ?
Tu vois la différence entre nos deux carcasses ?
– Moi, je dis ce qu’on dit ! » a rétorqué le gros.
« Mais on y va, mon gars ? Tu vois toute cette eau ?
Faudrait pas oublier qu’on est sur une plage !
Je ne sais pas pour toi, mais j’adore la nage… »
Quand ils sont ressortis, juste après leur baignade,
Ils ont vite compris, malgré leur algarade,
Qu’ils étaient des cousins : avec ce poil mouillé
Qui leur collait au corps, tous deux se ressemblaient
Car leur altérité, c’était surtout leur taille,
Leur fourrure et leur poids ! « Mais qu’est-ce qui déraille
Dans ce vocabulaire ? » a demandé Pilou.
J’ai alors expliqué à mes gentils toutous
Que leur commun ancêtre – eh bien ! c’était … un loup !
J’aime ce texte, il a une tournure rigolote et c’est superbement bien écrit comme toujours dans vos textes.
Merci, Eric ! Mais où étiez-vous passé ? Je n’avais plus de nouvelles…