Sur le flanc bleu de la montagne
On a posé du béton gris
Qui a tissé, comme une aragne,
Un triste réseau qui meurtrit
La beauté de l’alpe brodée
Au printemps des vives couleurs
De l’herbe, des fleurs embaumées
Explosant en milliers d’odeurs.
C’est dans un bruit assourdissant
Qu’on l’a toute défigurée :
Cubes et boîtes de ciment
Commençant à se fendiller,
Poteaux verticaux, chapes brunes,
Tout commence à se dégrader.
Le paysage sous la lune
Ressemble à un décor raté
Dans un film de seconde zone.
Et le ciel lui-même est strié
Des bandes polluées et jaunes
De vagues et ternes fumées.