La fournaise ruisselle du ciel en fusion,
Fusion de la lumière et du soleil ardent.
L’été lourd, accablant, hors de toute raison,
Ecrase de chaleur le paysage blanc
Fané par les abus d’une étuve infernale.
Même Marseille dort, abattue et prostrée
Dans la morne torpeur d’un août exagéré
Où ne vit plus vraiment que le cri des cigales.
Le ciel est immobile, et il semble figé,
Immuablement bleu au-dessus de la ville.
Le Prado est désert, et la mer qui oscille
Est tiède et repoussante : on la dirait caillée.
Des étés aussi chauds sont tout de même rares
Et les vieux Marseillais ne se souviennent pas
D’en avoir jamais vus ! Tel Antonin Riva
Qui raconte pourtant des histoires bizarres…
Rien n’est plus raisonnable et ce temps insensé
Est si démesuré qu’il est presqu’effrayant.
Même les nuits sont chaudes, tout comme le vent
Apportant du grand Sud une odeur épicée…