Poème illustré par un tableau de :
Josette Mercier
www.josettemercier.ch
Dans le ciel argenté passent des oiseaux noirs,
De grands oiseaux criards striant les nuées claires
De leur vol harmonieux que le soleil éclaire
Des tout derniers rayons éclaboussant le soir.
Les oiseaux de retour ont une voix grinçante
Outrageant le printemps éclos depuis deux jours.
L’on m’avait pourtant dit que c’étaient cris d’amour
Que ces piailleries pour l’oreille blessantes !
Leur vol est gracieux, leur chant désaccordé !
Pour n’être qu’harmonie, ne pourraient-ils se taire ?
D’autant que les soupirs émanant de la terre
Sont de purs dons divins au printemps accordés.
Les oiseaux dispersés se sont enfin posés,
Et puis ils se sont tus dès la nuit descendue.
Dans le ciel clair et bleu, la lune est suspendue
Au-dessus de leur nid. Un voile de rosée
Suinte des hauts roseaux où ils se sont blottis.
Tout est calme alentour, et seule l’eau soupire
Quand les tréfonds grouillants du marais noir respirent.
Les grands oiseaux criards sont enfin endormis…