Poème illustré par un tableau de :
Francis Jalibert
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Requinqué, le soleil a repeint le pays
De ses rudes couleurs, de ses pigments à lui :
Des tons exagérés, des teintes provençales
Parfois exacerbées, outrées par le mistral.
Dès que l’été est là, le paysage change.
La douceur du printemps et ses sages façons
Font place à la fureur, sans une transition
Du beige à l’ocre roux et du jaune à l’orange.
Le vert tendre et léger va bientôt se faner,
Surtout dans la garrigue appauvrie de son eau
Car le soleil assèche les minces ruisseaux
Qui baignaient de fraîcheur les arbres assoiffés.
L’astre fauve qui mord flamboie alors si fort,
Brûlant tout le pays à longs traits outranciers,
Qu’il affadit parfois le ciel décoloré,
Le soir heureusement rehaussé d’un peu d’or !