Poème inspiré par un tableau de :
Ivan Aïvazovsky
(1817-1900)
Couleur d’huître hyaline* et gonflée de lumière
Jusqu’au coeur de son coeur, la Méditerranée
Illumine la nuit. Ses eaux tourbillonnées
Sont du cristal fondu sous la nue où macère
Une lune amincie pour avoir trop donné
De son suc essentiel : l’astre ratatiné
A cédé sa lumière à l’Esprit de la mer
Qui balance ses flots agités par l’hiver.
La houle illuminée voudrait dompter les nues
En montant à l’assaut. Elle griffe le ciel,
L’éraflant violemment de déchirures miel
Qui éclairent la nuit. La pointe biscornue
Et frangée de lumière qui escalade l’eau
Semble s’en dissocier. Plus haut, toujours plus haut !
La mer veut être éther ; elle a tout envahi,
Et son flot cristallin éclaire le ciel gris.
*Transparente