Poème illustré par un tableau de :
Henri Guey
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Chez nous le ciel d’été est si violemment bleu
Que souvent il agresse en écorchant les yeux.
Ne croyez surtout pas ce pays caressant,
Il est parfois violent sous son aspect riant.
Il y pleut rarement, mais la pluie y bat fort :
Mur d’eau exaspéré qui lapide et qui mord
La garrigue trop sèche où le feu est tapi.
Orages insensés où le jour devient nuit,
Puis le soleil trop grand va dévorer en maître
Les plantes assoiffées qui essaient au moins d’être.
Mais en hiver aussi le temps est sans nuances
Quand soudain le mistral déferle comme en transe,
Se roulant en hurlant sur les flots déchaînés.
La Provence est violente et serait bien benêt
Celui qui la croit douce. Et parfois elle est triste,
Une réalité qu’ignorent les touristes.
Aujourd’hui il fait froid et le gel a tracé
Sur les vitres bleuies des fleurs entrelacées.
Il va neiger peut-être, et serait ébahi
Celui voulant goûter au beau temps du Midi !