C’est une ville morte, une cité fantôme
Dont la guerre abattit un si grand nombre d’hommes
Qu’elle fut dépeuplée. Les femmes la quittèrent,
Sans plus oser jeter un regard en arrière…
Depuis longtemps déjà Châteauneuf végétait :
Le manque de chemins, des gens qui s’en allaient
Pour trouver du travail ailleurs. Et la Grand Guerre
L’acheva pour de bon comme un coup de tonnerre
Foudroyant à jamais un arbre bien trop vieux.
Oubliant son antique gloire et leurs aïeux,
Les gens sont donc partis et le village est mort,
Ses ruines s’écroulant dans la bise du Nord
Qui y sonne le glas de son renom d’antan ;
Et l’on n’y entend plus que les plaintes du vent.
Une ville fantôme hantée par le Passé,
Des ruines désolées pour toujours désertées…
N’y a-t-il donc rien qui résiste sur Terre
A l’usure du Temps ? N’y a-t-il rien à faire ?
Peut-être bien qu’un jour la maison où l’on vit
Ne sera plus aussi qu’un amas de débris !