C’est l’automne, ma mie, la saison morne et douce :
La saison mortifère où la garrigue est rousse,
Où les jardins brunis s’estompent dans la brume,
Où le soleil flétri blêmit comme la lune.
C’est le temps où le temps s’efface peu à peu,
Où tous les souvenirs heureux et malheureux
Deviennent gris et flous, si vieux et incertains
Qu’ils s’estompent au loin comme le vieux chemin
Sous le brouillard voilant l’horizon qui pâlit.
Ce sont des jours plus courts dévorés par la nuit
Et des matins frisquets secoués de frissons.
C’est l’amour qui n’est plus qu’une ombre de passion…