Le soleil affamé a dévoré la mer :
Il ne reste plus rien de son immensité
Que des terres flétries et toutes craquelées.
Toute eau a disparu. A sa place un désert
De mornes lises grises où gisent les corps gris
De millions de poissons et d’algues asséchées.
La plage de métal, comme ratatinée,
N’est plus qu’un grand mouroir morne et tout racorni.
Il n’y a plus personne et il n’y a plus rien
Qu’un paysage noir et sans vie apparente,
Seulement éclairé par l’éclat amarante
D’un ultime soleil parvenu à ses fins :
Il a fait de la Terre une seconde Lune,
Vidant totalement la Méditerranée,
Faisant de la Provence une lande assoiffée
Où ne subsistent plus que rocailles et dunes.