Illustré par un tableau de :
Vincent Honnoré
http://honnore.peintre.free.fr
Marseille est terrassée par un été trop chaud
Mais le port est actif : un énorme bateau
Vient juste de vomir un grand flot de touristes.
Marseille entr’ouvre un oeil, prête à se mettre en piste
Car elle a reniflé l’odeur d’un bon argent…
Les étrangers sont là, foulant le quai brûlant
Où ils sont pris en charge, accueillis comme proies
Qu’on va bien chouchouter, tels des princes, des rois !
Et l’on fourbit ses armes de bric et de broc,
Sortant des affûtiaux, toutes les pendeloques
Qui tentent de cacher tout un tas de misères !
Or elles sont bien là, avec tags et poussière…
Mais Marseille est maligne : elle sait bien y faire
Et vend tout son fourbi, des horreurs dont l’Enfer
Ne s’encombrerait pas, même pour un tas d’or !
Marseille tond les gens, les trompe et les endort
Car elle est astucieuse et sait donner le change !
Les intrus sont contents et, ce qui est étrange,
C’est qu’ils ont l’air ravi d’avoir été roulés…
On peut se rendormir : tout a été parfait.