Automne roux et gris : gris du ciel, roux des feuilles
En totale harmonie au mitan de l’automne ;
Arbres dépenaillés que le mistral effeuille
De leurs haillons mités dès qu’ils virent au jaune.
Nuages embusqués là-bas à l’horizon,
Parfois soudain zébrés d’un grand flash de lumière ;
Un orage a grondé du côté de Salon :
Un sursaut estival qui viendrait de la mer ?
On se sent oppressé. Le ciel lourd et pâteux
N’est pas un ciel d’ici tant il est embrumé ;
Il est sombre, il est gris, il est si nuageux
Que le soleil n’est plus qu’un cercle délavé,
Un piteux lumignon éclairant faiblement
La Provence assoupie dans sa douce quiétude.
Il n’y a pas de pluie, il n’y a plus de vent ;
Le Midi léthargique est frappé d’hébétude.