Un nom qui vole à tire d’aile
Pour te chanter, cher vieil Aurel*
Qui t’endors non loin du Ventoux :
Village à la fois rude et doux
Avec tes escaliers pentus
Qui grimpent sous le soleil dru
De l’énorme été en Provence !
Des bribes de mistral y dansent
Entre tes vieux murs ancestraux.
Aurel, c’est un très joli mot
Roucoulant tel la tourterelle
Dans tes calades, tes venelles
Couleur d’ocre comme ta terre.
Tu as tamisé la lumière
En tirant bien tes volets bleus.
Oui au soleil, non à son feu !
Dans le soir fauve qui s’éteint
Flotte encor le tendre parfum
Du lavandin juste coupé
Et qu’on commence à distiller.
Aurel si las, tu peux dormir
Sous la brise bleue qui soupire.
Laisse-toi aller sous la lune
Dont la lueur inopportune
Montre les plaies de ton grand âge.
Délasse-toi, cher vieux village,
Sous la blanche et douce luisance
De l’astre blond sur la Provence.
*Poème dédié au si joli village d’Aurel