On est si bien ce soir assis au clair de lune
Au pied du Castellas ; le ciel doré scintille
Au-dessus du village d’Aurons où s’allument
Des feux éclaboussés de rouges escarbilles.
La brise virevolte et il fait un peu frais,
Mais nous n’en avons cure ! Il faut être patients,
Accepter ces frissons pour attendre l’été,
Sacralisé en-bas par les feux de Saint-Jean.
Dans le ciel où clignotent déjà deux étoiles,
La lune bleue s’étale, énorme et toute ronde.
Le grand soleil de juin vient de mettre les voiles
Pour aller éclairer d’autres parties du monde,
Délaissant le Midi jusqu’à demain matin.
L’été est presque là, avec sa bonne odeur
Qui rôde autour de nous : romarin, sauge, thym
Et lavande sauvage… Il est plus de dix heures,
Les feux de la Saint-Jean cliquent dans le vallon
Pour fêter le solstice. Il est vraiment très tard !
Nous allons redescendre et rentrer à Aurons
Où gicle la folie de milliers de pétards.