Arrière-saison

Le Sauze dans les années 1930

Tout le monde est parti. La station solitaire
Est totalement vide ; une bribe de vent
S’essaye à hululer ; mais ce vent a beau faire,
Il ne peut dissiper le silence pesant.

Il va falloir attendre la fin de l’automne
Pour y entendre enfin et des voix et des cris ;
Car l’été est fini, il n’y a plus personne
A bader sur la Place. On n’entend aucun bruit,

Que le croassement des corbeaux noirs qui planent
Au-dessus des immeubles maintenant muets
Avec leurs volets clos ou fermés en chicane.
La station est muette et tout y est fermé.

Un village fantôme où la fin de l’été
S’est figée tout à coup sous un vaste ciel bleu !
Mais où est donc l’écho de ce bonheur parfait
Qu’affichaient tous ces gens qui avaient l’air heureux ?

Malgré le grand beau temps, un insondable poids
Ecrase sous sa gangue Le Sauze endormi.
Solitude absolue et impression de froid
Qui vous serrent le coeur. L’été est bien fini…

 

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
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