La putan

Elle est pas mal fanée et c’est près du Vieux Port
Qu’elle erre tous les soirs. Car elle plaît encor
A quelques déjantés qui traînent dans la rue :
Une pauvre putan qu’on y a toujours vue !

Son visage fardé est semblable à un masque
Et ses cheveux laqués qui forment comme un casque
Sont posés sur son crâne ainsi qu’un nid d’oiseau.
Une pauvre putan semblable à un roseau

Ondoyant sous les coups d’une bien triste vie.
Rares sont les passants qui ont encor envie
De son corps épaissi par l’âge et la boisson.
Une pauvre putan flasque comme un poisson !

Elle ose quelquefois aller vers la lumière,
Arpenter les trottoirs de notre Canebière.
Mais les ruelles sombres lui conviennent mieux :
Une pauvre putan pour des cacous miteux !

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
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