Poème illustré par un tableau de :
Jean-Jacques Félix
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Emergeant de l’eau bleue écumante qui bout,
Se dresse un grand rocher tendu vers la lumière :
Le mufle d’un dragon envoûté dont le cou
Se hisse vers le ciel en ultime prière.
Sa gueule de granit pétrifiée par le temps
Luit sous le ressac gris de l’onde qui ruisselle.
Il beugle sa douleur dans les affres du vent
Qui tournoie, en roulant des nues qui s’amoncèlent.
Car la tempête vient. Des cataractes d’eau
Vont l’assaillir bientôt en trombe échevelée.
Le dragon va subir de terribles assauts
Mais sans pouvoir bouger : il est ensorcelé.
C’est Neptune lui-même qui le maintient ainsi
Accroché à des fonds dont il ne peut s’extraire.
Contre la force brute et folle qui le lie,
Il ne peut pas lutter, il ne sait plus que braire.