Le cœur en écharpe

Ombre

Il fait triste ce soir, j’ai le cœur en écharpe.
Des frissons me secouent car le feu presque éteint
Se meurt dans l’âtre noir. La maison sent le thym
Et d’exquises senteurs, mais le chant d’une harpe

Pleurant à la radio a causé mon émoi.
Je ne vais pas très bien et j’ai du vague à l’âme…
Je devrais me lever pour ranimer les flammes,
Secouer les tisons, y remettre du bois,

Mais je ne le peux pas tant tout m’est fastidieux.
J’ai mis mon âme en berne et je me sens bien seule
Dans ma grand maison. Dehors le vent qui gueule
Fait danser le ciel gris comme l’étaient ses yeux…

Il faut se secouer et fermer les volets
Au mistral, à la nuit qui frappent à la porte.
La garrigue s’endort sous les étoiles mortes
Et le ciel empesé. Ce soir il va geler :

Je vais rentrer mes fleurs, les ranger dans la serre,
Couper les rameaux morts. Surtout, ne plus penser !
Il me faut oublier que mon cœur est cassé
Et le désentraver de l’étau qui l’enserre…

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
Ce contenu a été publié dans Amours, Hiver. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

5 réponses à Le cœur en écharpe

  1. Eric dit :

    Peine, solitude, amour, ennui, beau poème!

  2. dominique cassan dit :

    beau poème, qui dit la tristesse et le besoin de réanimer l’âtre et les tisons,
    enveloppée des senteurs du thym salvateur, et protégée du vent mistron.
    bravo

  3. Lus sur Facebook :

    Bernard De Guyon :
    Merci à ceux qui font chanter notre belle Provence

    Helene Widmer :
    c’est magnifique, merci

    Rd Pom :
    MAGNIFIQUE!!

  4. Lu sur Facebook :

    Elisabeth Amy Chabrerie
    Touchant , j’ai avec vous du vague à l’âme…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.