Lamento

Ivan Eyre - Warm Wood Cloud - 1991

Poème illustré par un tableau de :

Ivan Eyre
www.gallery.ca

Divaguant à l’entour de la maison qui dort,
Le vent d’automne geint ; et une ribambelle
De feuilles dépecées danse sous la tonnelle
Séchée et dénudée sans ses lourds pampres d’or.

Le vent d’automne pleure, et le ciel est bien gris,
Qui court ennuagé au-dessus du village.
Saint-Cannat l’embrumé ressemble à un mirage
Tant la lumière est floue. Mon jardin défleuri

A vraiment l’air minable ; il est dépenaillé,
Vêtu de haillons gris. La maigre silhouette
De mon épouvantail n’a même plus de tête,
Ecimé par le vent qui l’a tout débraillé.

Le mistral se lamente, exsangue et pleurnichard,
Tournoyant sur lui-même en maigres pirouettes
Tristement essoufflées. Culbutes imparfaites
D’un vent à l’agonie dans un épais brouillard.

Tout est terne et bien gris. Mais où sont les couleurs,
Tous ces jaunes, ces roux irradiant la garrigue
De leur aura de feu ? Se mourant de fatigue,
Mon jardin brumasseux n’a plus aucune fleur…

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
Ce contenu a été publié dans A la maison, Automne, Chez nous, Cités provençales. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.