Poème illustré par un tableau de :
Dominique Jouan
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Le ciel est rayuré de rose,
De miel, de gris, d’ocre et de blond;
La matinée à peine éclose
Fait que l’hiver semble moins long
Et que tout rayonne aujourd’hui !
Ces jolies bandes parallèles
Emergeant juste de la nuit
S’imbriquent et parfois s’emmêlent
En arc-en-ciel multicolore.
Le soleil est un peu dolent
Mais lentement ses rayons dorent
La colline en l’auréolant.
Un vol oblique, en diagonale,
Est venu fausser le tableau :
C’est une horde matinale
D’étranges et bruyants oiseaux
Caquetant à si haute voix
Qu’ils ont éveillé la voisine !
Voici qu’apparaît son minois,
Joli visage qu’illumine
Son sourire en forme de fleur.
La journée risque d’être belle,
D’autant que la belle a horreur
D’avoir même un rien de dentelle
Qui la gêne dans son sommeil !
Jeanne est nue comme un joli ver,
Chrysalide qui ensoleille
Un morne dernier jour d’hiver.
Le ciel est maintenant uni ;
Ses stries se sont évaporées,
Mais les nues jusqu’à l’infini
S’enjolivent d’ombres dorées.
Devenue soudain pudibonde,
Jeanne est rentrée dans sa maison.
Mais j’ai noté qu’elle était blonde…
Blonde à en perdre la raison !