L’hiver en Provence

Brume

J’aimerais bien savoir où s’en est donc allé
Ce satané soleil ! Où est l’âme des fleurs
Encor épanouies il y a quelques heures ?
L’hiver vient de surgir, tel un diable fieffé,

Du néant triste et gris où l’oubliait le Temps.
On ne l’attendait pas. La Provence attristée
Par son retour brutal vient de réaliser
Qu’allaient recommencer ces jours si déroutants

Dans leur diversité : quand le ciel peut soudain
Passer du bleu au gris en deux ou trois minutes ;
Quand on est stupéfait par la prompte culbute
De l’hiver au printemps, de la mort au regain !

Car l’hiver en Provence est presqu’imprédictible.
On a froid, l’on a chaud du jour au lendemain,
Y prédire le temps est un jeu de vilains !
Mais combien sommes-nous pourtant d’irréductibles

A vouloir y rester tout au long de la vie ?
C’est notre hiver, ami ! Que tu le veuille(s) ou non,
Il faudra faire avec ! Change-lui donc son nom,
Si tu ne peux souffrir son étrange atypie.

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
Ce contenu a été publié dans Hiver. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.