Merci, nouvel ami, qui m’a tirée d’affaire
Lorsque je perdais pied ! Tu as eu fort à faire
Après ce coup du sort qui m’a anéantie
D’autant plus durement qu’il était inouï !
Mais tu es arrivé, avec ta gentillesse !
Tu venais, toi aussi, de subir la tristesse
D’un deuil fort douloureux qui te dévastait l’âme…
Nous avons réuni nos deux petites flammes
Pour mieux nous épauler. Béquille l’un pour l’autre,
Nous nous soutenons bien. Point trop de patenôtres
Pour calmer notre mal, mais un lent abandon
Pour nous laisser aller, et cette amitié dont
Nous avons tant besoin pour adoucir nos peines.
Chaque jour je bénis l’énorme coup de veine
Qui a autorisé l’incroyable jonction
De nos destins errants, en presque perdition.
Nous nous comprenons bien, avec les mêmes mots ;
Notre neuve tendresse atténuera nos maux,
Et nous allons tous deux poursuivre le chemin,
Nous aidant l’un et l’autre en nous tenant la main.
Merci, nouvel ami, d’avoir croisé ma route ;
De m’avoir assistée lors de cette déroute
Qui m’emportait au loin. Redevenu tout bleu,
Le ciel de nouveau clair brille de mille feux…