Le génie du Cimet

Hiver

On est le vingt décembre ; il fait encor très beau ;
Le beau temps installé semble vraiment costaud
Et le soleil doré rutile à perdre haleine
Là-haut dans la montagne et en bas dans la plaine…

Allongé dans son antre, au sommet du Cimet*,
Gît un vieillard tordu, maigre et dépenaillé
Qui paraît endormi… Peut-être qu’il est mort ?
Il semble pétrifié et son tout petit corps

A l’air rigide et froid sous la voûte de pierre :
Silhouette menue et vraiment très légère
D’un vieux inoffensif ! Pourtant il faudrait vite
Détruire sa carcasse avant qu’il ressuscite…

Hélas, il est trop tard : il vient de s’éveiller !
Petit gnôme inquiétant et vraiment très très laid,
Il a le teint bleuâtre, et ses longs doigts crochus
Avec des ongles gris s’agitent au-dessus

D’un énorme chaudron où bouillonnent des choses…
Maintenant se déploient dans la caverne close
Ce qu’il a fait jaillir de son pot maléfique :
Neige et vent, froid et gel, et verglas… Terrifiques

Agents du mauvais temps qu’il vient de concocter
Pour troubler la Provence et mieux l’empoisonner.
Il en a terminé ! Il les lance au-dehors,
Leur ordonnant à tous de transmettre la mort

Au soleil, au ciel bleu et à cette lumière
Qui baigne le Midi. Ce vieux fou est l’Hiver,
Poussé par un seul but : très vite anéantir
Tout ce qui dans le Sud ressemble à du plaisir…

* Sommet des Alpes du Sud : 3020m

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
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