Le chaton

Il tient dans une main, palpitant comme un cœur
Quand on frôle tout doux sa légère fourrure
Un peu ébouriffée ; ses discrètes zébrures
L’habillent d’un satin dont il a la douceur.

Ses énormes yeux verts sont si démesurés
Qu’ils couvrent à moitié sa charmante frimousse.
Il ne craint rien ici, mais ses moustaches rousses
Tâtent les alentours pour mieux se rassurer

Car il est tout petit ; l’on pourrait l’écraser
En serrant un peu trop. Une vie si fragile,
Contenue dans un poing ! Mais tellement agile
Qu’il file entre vos doigts pour aller explorer,

Bout de nez en avant, ce monde tout nouveau
Qu’il vient de découvrir. Une vie minuscule
D’à peine quelques jours, qui cependant bouscule
Celle quiète et rangée de ses autres rivaux,

Le chat Napoléon et le vieux chien Terry.
Mais ils sont indulgents face à tant de jeunesse
Et même d’irrespect, du fait de cette aînesse
Qui leur fait supporter le jeune malappris.

De temps en temps il piaille, et son doux miaulement
Est tellement fluet qu’on le perçoit à peine :
Sa voix est comme lui, légère et aérienne.
Maintenant il s’endort ; un léger ronflement

Ténu et incongru le berce doucement
Car il a retrouvé la chaleur de sa mère
Le couvant tendrement tout comme ses trois frères.
C’est sûr qu’à peine né, on l’aime éperdument !

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
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