Il n’a pas de visag(e) mais une belle gueule
Burinée par le vent et l’eau des grands Ailleurs.
Elle est faite de bois, de glaise et de terreur,
Celle qui l’a parfois broyé dans cette meule
Qu’on appelle la mer et qui vous terrifie.
Ses petits yeux sont bleus, et ses joues sont cachées
Par une barbe raide et drue de longs poils gris
Hérissés sous la courbe aiguisée de son nez.
C’est un vieux Barbenoire, il fut sur son bateau
Un marin secoué par d’énormes secousses
Dont il garde le sceau incrusté dans la peau.
Il va souvent au Port et y reste immobile
A contempler le flux et les vagues qui filent
Vers le large là-bas où les filles sont rousses.