La grand’peur d’un Ancien

Je t’aime, ma maison, mais j’en ai vraiment marre
Qu’il n’y ait que ton toit qui me protège bien :
Etre enfermé ainsi à cause d’un vaurien,
Ce virus insensé et rusé qui a barre

Sur tous les êtres humains séjournant sur la Terre,
C’est vraiment effarant ! Chez toi, je ne crains rien,
Mais j’ai la sensation qu’il n’y a plus de lien
Qui m’attache à la vie. Quel est donc ce mystère

Qui fait soudain de moi quelqu’un qui veut sortir
Avec obstination, alors que d’habitude
J’adore ton confort, et que la solitude
Ne me dérange pas ? La grand’peur de mourir

Etreignant les Humains, surtout en leur vieillesse ?
Alors je reste ici, confiné en ton sein
Si tendre et si douillet. Et vraiment à dessein
Pour que ce Corona avec moulte allégresse

Ne se jette sur moi ! Mieux vaut rester planqué…
Je t’aime, ma maison, mais j’en ai vraiment marre
De cet internement ! Le joyeux tintamarre
De la ville d’avant commence à me manquer.

Oh, pouvoir ressortir sans ce truc sur le nez…
Est-ce donc pour cela qu’un beau jour je suis né ?

 

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
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Une réponse à La grand’peur d’un Ancien

  1. Evelyne Roux dit :

    Exactement mon sentiment en ce moment, et pourtant Dieu sait que j’aime ma maison.

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