Victoire !

Le soleil s’est paré d’oripeaux flamboyants
Tel un énergumène, un flambeur, un rufian
Ne songeant qu’à brûler les terres de Provence
Avec cet appêtit, cette ardeur, cette outrance

Qu’on ne voit qu’en Afrique ou au sein de l’Enfer !
Le soleil au mois d’août est comme un Lucifer
Impossible à mater, horrible à supporter !
Mais comment donc faisions-nous les autres années ?

Au fond de l’horizon, un tout petit nuage
– Un minuscule cercle et peut-être un mirage –
Rit dans sa barbichette : un petit rien du tout,
Joli grain de beauté posé sur une joue !

Mais il cache son jeu : mine de rien il gonfle
Dans le ciel bleu marine ; et alors que ronfle
Au loin comme un bruit sourd, très subrepticement
Il enfle peu à peu. Puis soudain bien plus grand

Que le soleil dément il le gomme d’un coup :
Eteint le grand bravache, effacé par un fou
Petit nuage rond qui osa l’affronter
Malgré son handicap ! Un culot insensé…

Et maintenant il pleut : un orage maison !
Le soleil dépité refourbit ses rayons
Pour revenir demain plus faraud que jamais.
La Provence est sa chose au pays de l’été !

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
Ce contenu a été publié dans Contes, Le soleil-lion. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *