Le Sauze est endormi. C’est extraordinaire
Car la neige est si drue que c’est un vrai mystère
Que les skieurs aixois aient fui cette Station
Où ils aiment l’hiver jouir de leur passion*.
Personne dans les rues ! Comment est-ce possible ?
Et quelle explication peut paraître plausible
Si ce n’est ce virus les tenant éloignés
Du village serein, dont les toits roux baignés
Par le soleil ocré du début de décembre
Fraîchement enneigé ont les reflets de l’ambre ?
Merveilles de l’hiver que personne ne voit !
Le Sauze est silencieux. C’est la première fois
Que depuis soixante ans le village sommeille
Pendant ces jours joyeux, quand les Fêtes réveillent
Les immeubles déserts. Les skieurs sont absents,
Et les vieux téléskis semblent bien languissants
Sans ces Humains qui rient et qui s’y agglutinent.
Pourtant éblouissants, ils font bien grise mine
Ces hauts sommets neigeux aujourd’hui désertés !
Les jours anciens vont-ils renaître avant l’été
Ou le Sauze est-il mort définitivement,
Lui qui vit comme nous de bien tristes moments ?
* Le ski