Poème illustré par un tableau de :
Christian Jequel
http://www.christianjequel.com
Spiralant doucement, tel le souffle d’un ange,
S’élève une arabesque ; une volute étrange
Qui monte en s’enroulant là-haut vers les nuées :
Blanche sur le ciel bleu, une blanche fumée.
Elle sent bon le bois et les herbes brûlées
Par la famille Giraud dans la grand’cheminée
Pour chauffer la maison et attiédir l’étable
Où bêlent des agneaux. Les Giraud sont à table,
Grignoti-grignotant leur aimable bien-être.
Dans la chambre à côté, un bébé vient de naître,
Un tout petit garçon aux yeux couleur de miel.
La fumée irisée s’élève dans le ciel
Pour s’en aller conter à Dieu et à ses anges
Qu’est né un enfançon dont l’arrivée dérange
A peine la tribu. D’innombrables petits
Tout autour du grand feu mangent leur soupe et rient
A l’idée d’accueillir un nouveau petit gars.
La maison des Giraud irradie la joie,
Une joie toute simple au cœur de la garrigue.
La fumée argentée monte en dansant la gigue
Dans le ciel bien lavé par un coup de mistral.
La maison blanche luit sous le soleil austral,
Etalant son bonheur sans aucune vergogne.
Il y a onze enfants dans le vieux mas, à Rognes.