Soleil d’hiver

Poème illustré par :

Denis van Alsloot
(1570-1626)

Une grosse pastille blanche
Est posée sur le ciel foncé.
On la voit derrière les branches
Symétriques et dénudées

De l’antique micocoulier :
C’est le soleil, maigre et tout pâle,
Si loin de son splendide été
Enfui au continent austral.

Ampoule piètre et dérisoire,
Il ne fait plus cligner les yeux
Et sa lumière est presque noire,
Il semble avoir éteint son feu ;

Mais ce flamboiement terrifiant
Qui explose au coeur du mois d’août,
Il est en train tout doucement
De le mijoter goutte à goutte !

Pour le moment s’il paraît sage
Comme un dessin de Marion,
Un cercle blanc ou une image
Qui aurait perdu ses rayons,

Ne vous fiez pas à sa douceur
Et sachez bien qu’en grand secret
Il nous concocte la touffeur
Qu’il nous servira en juillet.

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
Ce contenu a été publié dans Hiver. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.