Au coeur de son figuier, elle se sent malade :
Fatiguée par l’été, son énorme chaleur ?
Le temps qui s’affadit efface la couleur
De l’herbe du jardin qui souffre de pelade ;
Les roses sont fanées, le soleil semble mou,
Et les branches de l’arbre ont bien curieuse allure,
Toutes tachées du gris de tristes tavelures.
Autour d’elle la feuille a remarqué des trous :
Ses sœurs ont disparu. Oh, mon Dieu ! Où sont elles ?
Tout paraît transformé dans ce maudit jardin,
Son havre bien-aimé. Et quel est le gredin
Qui a chassé du ciel le vol des hirondelles ?
La feuille se sent faible, et elle a bien du mal
A rester accrochée tout au bout de sa branche ;
Quel sera son destin si trop faible elle flanche ?
C’est alors qu’a soufflé un monstrueux mistral…
La pauvre a résisté, mais qu’est un pédoncule
Fatigué et vieilli face à l’horrible vent ?
Il l’a donc arrachée, et, fou récidivant,
Il l’a déchiquetée en fragments minuscules.
Magnifique, chère Vette !
Merci, Alain ! J’aime bien qu’on aime mes poèmes…( ici, emoji qui cligne de l’oeil )