Regrets d’été

Mer

Qu’est-il donc devenu, ce grand ciel immuable,
Inlassablement bleu, invariablement clair,
Parfois un peu griffé par le très bref éclair
Du vol gris d’un oiseau tellement vulnérable ?

Où sont ces reflets roux qu’avait peints le soleil
Sur ta peau orangée telle une nectarine,
Lui octroyant alors une si bonne mine
Que je la mordillais comme un beau fruit vermeil ?

Et ce petit maillot, léger et minuscule,
Ne cachant de ton corps qu’un petit presque rien,
Devenu rien du tout sous mes mains de vaurien ?
Oh, cet amour léger et qui soudain bascule…

Où sont-ils donc passés, ces souvenirs d’été
Si proches, si lointains, maintenant en goguette
A l’autre bout du Temps ? La petite guinguette
Où nous allions danser ? Et nos corps enchantés

De s’être découverts, d’être complémentaires
Dans la chaleur torride embrasant tout le ciel ?
Tes immenses yeux gris, ta peau couleur de miel
Où la sueur perlait ? Et cette odeur de terre,

Chauffée par un soleil incroyablement blanc,
A-t-elle disparu ? S’est-elle évanouie
Tout comme la senteur des fleurs épanouies !
Il fait sombre aujourd’hui. Finis, les faux-semblants

D’un amour merveilleux mais vraiment éphémère.
C’était un été bleu, lumineux et doré
Sur une plage ocrée. De lancinants regrets
Viennent mordre mon cœur de leurs traits délétères…

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
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Une réponse à Regrets d’été

  1. Lu sur Facebook, de Gaëtane Sirot-Cazenave :

    “Merci Vette … vos poemes m’émerveillent, j’adore….!!! Venez-vous d’une autre planette nous faire réver, moi qui ne rêve plus guère ??? “

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