Oh, mon Dieu, qu’il fait froid…

Oh, mon Dieu, qu’il fait froid ! Je me recroqueville
Comme un fœtus caché au sein de sa coquille
Dans un ventre moelleux où il est bien au chaud.
Habits superposés ! Mais vraiment peu me chaut

De ressembler ainsi à un épouvantail !
La neige s’est hissée jusqu’en haut du portail.
On n’a jamais vu ça : un temps épouvantable,
Qui rend cette saison encor plus détestable

En me bloquant chez moi. La ville est silencieuse,
Comme étouffée, noyée par cette pernicieuse
Vague de froid bizarre et qu’on n’attendait pas
Car on n’est qu’en novembre. Un mois pas très sympa !

Dans l’allée du jardin gît un petit oiseau,
Minuscule cadavre aux pattes en ciseaux
Tendues vers le ciel gris. Pathétique victime
D’un hiver assassin multipliant les crimes

Depuis quelque huit jours ! C’est inimaginable :
Il y a peu encor, tout était agréable
Et l’on en oubliait qu’on était en hiver.
Tout était peint de bleu, de lumière et de vert…

Oh, mon Dieu, qu’il fait froid ! De la glace craquille
Sous mes pas au jardin que l’hiver remaquille
De noir, de gris, de blanc, en chassant les couleurs.
Sur mes vitres le gel a dessiné des fleurs.

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
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2 réponses à Oh, mon Dieu, qu’il fait froid…

  1. Claude Muyls dit :

    Très jolies rimes. Pour moi, encore prend un e. Est-ce une figure de style? Cordialement

  2. A l’intérieur d’un vers, on a le droit d’écrire encore sans e ! Et c’est bien commode…Merci !

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