Poème illustré par un tableau de :
Michèle Ratel
www.mratel.fr
Il a neigé au cours de ces deux derniers jours,
Mais – las ! tout a fondu ; le triste paysage
A l’aspect fantomal qu’il a presque toujours
Aux confins de janvier, la saison sans visage.
Il reste un peu de glace aux marches du sentier
Descendant vers Peyruis ; dure comme la croûte
Craquant bizarrement sous le poids de nos pieds
Qui foulent prudemment l’asphalte de la route
Où les autos au pas vont à la queue leu leu,
Oubliant pour un temps leur vitesse outrancière.
Car l’on n’y voit pas bien : un épais brouillard bleu
A rendu notre Sud presque crépusculaire
A tout juste midi. L’on est comme piégé
Et bien mal dans sa peau, avec le souffle court…
Est-ce cet air pesant ? Va-t-il encor neiger ?
L’effet du ciel trop bas et de ce contre-jour ?
Ah, voici qu’il reneige en gros flocons barbus
S’accrochant à nos cils et à notre figure !
Ils tracent des ronds blancs, ravissants attributs
D’un ciel laiteux et bas de fort mauvais augure…
Flocons tissés d’eau froide et de mélancolie,
De souvenirs enfuis ; flocons qui tombent blancs
Mais qui virent au gris, et bouillasse amollie
Dès qu’ils touchent le sol à leur rythme si lent….
Un petit capuchon a recouvert la tête
Des oliviers tordus en forme de chagrin.
Sous le ciel endormi les flocons qui volettent
Sont de légers bijoux. L’hiver est leur écrin.
Du talent, belle musicalité , un petit chef d’œuvre !
Lu sur Facebook :
Bernard Lesser
Sur fond de tristesse la beauté des images surgit et les mots résonnent dans le coeur ! Emotion !