Oppression

Poème illustré par un tableau de :

Marek Langowski
www.langowski.decoart.pl

Un ciel bas étouffant comme un sombre couvercle
Pèse sur Avignon. Phénomène étonnant !
Le regard d’habitude épouse un vaste cercle
D’ici à l’horizon, et les nuées d’argent

Sont très haut, tout là-haut ; on n’est pas écrasés
Par le poids d’un air lourd, angoissant et qui stresse
Par son opacité… Comment donc expliquer
Cette coupole terne et grise qui oppresse

La ville séquestrée ? On y est enfermés
Dans la cage ouatée d’un brouillard suffocant ;
On n’y voit pas plus loin que le bout de son nez !
L’air épais est très calme ; il n’y a pas de vent

Et il ne fait pas froid. Cet hiver est bizarre,
Réduit depuis des jours à ce dôme de brume
Enfermant Avignon ; et qui nous désempare
Tant il est nébuleux. Le soleil y allume

Parfois un rai d’or pâle essayant de percer
L’épaisse carapace emprisonnant la ville,
Mais sans aucun succès : tous ses piètres essais
Se sont avérés nuls et, hélas, inutiles…

On préfère le froid ! Un bon froid sec et sain
Avec un grand ciel bleu lavé de tout nuage !
Ce devrait être ainsi ! Mais notre espoir est vain :
Ce matin les rues floues flottent tels des mirages…

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
Ce contenu a été publié dans Cités provençales, Hiver. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.