L’escalier

 

Il est raide, il est vieux. Ses marches émoussées
Par des milliers de pieds frottant au fil du temps
Vous essoufflent très vite. Un matou ricanant
Vous toise de là-haut d’un air apitoyé.

C’est un vieil escalier. Pour atteindre la porte
Postée si loin, si haut, il faut traîner la patte.
Mais les miaous du chat aux larges yeux d’agate
Magiquement moqueurs vous poussent et vous portent.

Les marches sont tordues. Le long de la grimpée
On a posé des pots dégoulinant de fleurs,
Des carrés et des ronds qui débordent d’odeurs
Vous picotant le nez pendant que vous montez.

Un très vieil escalier, et si souvent gravi
Depuis tant de longs jours et de mois et d’années
Que ses dalles se sont élégamment creusées.
Vous arrivez en haut, épuisé mais ravi.

Vous frappez à la porte et attendez confiant
Qu’on vienne vous ouvrir pour vous récompenser
Avec des cris de joie, une tasse de thé.
Puis un grand soupçon point : vos amis sont absents.

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
Ce contenu a été publié dans A la maison, Chez nous. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *