Les destructeurs

Feu de forêt

Le mistral aime bien jouer avec le feu,
Surtout en plein été, quand la garrigue est sèche
Comme de l’amadou ; quand la moindre flammèche
Clignotant sur le sol en infimes points bleus

Excite ses instincts meurtriers et nuisibles.
Dès qu’il voit le foyer, le monstre bat des ailes
Afin de l’attiser, dispersant étincelles
Et pignes enflammées aussi loin que possible.

Puis hoquetant de rire, il souffle comme un fou
Et tournoie en hurlant au-dessus du brasier
Où se tordent les pins, les chênes enflammés.
De petits animaux tassés au fond des trous

Essaient en se terrant d’échapper à sa rage
Et à celle du feu aussi dément que lui.
Le délire du vent, la fournaise en folie
S’entremêlent l’un l’autre en un vaste carnage

Qui détruit tout, partout, de colline en colline.
Et leur jeu se poursuit tant que subsiste encore
Quelque chose à brûler. Quand tout est enfin mort,
Les tueurs vont plus loin pour y semer la ruine.

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
Ce contenu a été publié dans Contes, Le soleil-lion. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.