Les audacieux

Le ciel rigidifié par le gel est si bleu
Qu’on le dirait repeint par un enfant poète
Qui ose tous les tons. Le profil anguleux
Du Brec de Chambeyron y dessine sa crête

Comme un chapeau pointu… Oh, mon Dieu, qu’il fait froid !
Mais tout saucissonnés dans nos chaudes doudounes,
On se fout de l’hiver qui fuit avec effroi ;
C’est lui qui cette fois a vraiment la scoumoune :

Trois skieurs fiers-à-bras osant le défier, lui !
Nous avons bien graissé notre peau et nos lèvres,
Et skier fond la caiss(e) jusqu’à plus de midi
Nous fait tous frissonner d’une ineffable fièvre…

Mais bon Dieu, qu’il fait froid ! Même nos pauvres pieds
Commencent à raidir malgré leurs six chaussettes
Car l’hiver sibérien s’acharne à nous défier :
Notre ténacité lui tiendra-t-elle tête

Pendant encor longtemps ? Oh, qu’il fait froid, mon Dieu !
Dans sa barbe en glaçons, le voici qui ricane
Car il est sûr de lui, blessant même nos yeux
Qui larmoient tant et plus derrière nos Ray Ban.

Encore une descente et ce sera fini !
Cet hiver inouï est bien trop indomptable,
Il aurait notre peau ! Que le Ciel soit béni,
Qui nous arrache enfin à ce froid exécrable…

Le chalet est en vue, Un bon feu nous attend,
Un pyjama bien chaud et notre grosse couette…
Ce matin nous avons vraiment perdu la tête :
Dehors il fait moins dix ! Vivement le printemps…

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
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