Poème illustré par un tableau de :
Josette Mercier-Kornmayer
Le Tour est à Marseille. Une énorme pagaille
A envahi la ville. Et il y a partout,
De la Gare au Prado, un encombrement fou.
Comme tout est fermé, les Marseillais rouscaillent,
Car ils ne peuvent plus rejoindre leur demeure.
Et comme la plupart adore le boxon,
Ils l’accentuent encor à grands coups de klaxon ;
Mais ne vous y fiez pas : leur ire n’est qu’un leurre,
Au fond ils sont contents ! Et les embouteillages,
Cet énorme tintouin, ils connaissent fort bien…
Ils sont habitués, il n’y a presque rien
Qui les ravisse autant que les grands cafouillages.
Mais aujourd’hui, c’est sûr, avec la Caravane,
Les autos, les vélos, les coureurs et le bruit,
C’est vraiment le bouquet, et ce n’est point le fruit
Comme les autres jours de leurs propres arcanes.
Mais les gens aiment ça : c’est un « contre la montre » !
Ils vont ainsi pouvoir apprécier les coureurs
En les identifiant. Et s’ils font une erreur,
De joyeux quolibets pleuvront à leur encontre,
Les Marseillais ayant la moquerie facile.
Tout le monde est joyeux, l’on s’agite partout ;
Le Tour et son foutoir révolutionnent tout !
Un joyeux brouhaha tourneboule la ville.