Dans la triste cellule sombre
Un rai de soleil s’est posé
Sur une silhouette, une ombre
A genoux et comme prostrée.
C’est un très vieil homme chenu
Qui sent encor bon la lavande
Qu’il a cueillie de ses mains nues
Pour son Abbaye, à Sénanque.
Un travail simple au creux des champs.
Le simple bonheur d’être là.
La prière, Jésus, les chants,
Sa vie tournée vers l’Au-delà.
Il a passé son existence
A prier avec d’autres Frères
Loin de tout et avec confiance,
Et tout tourné vers la lumière.
Il est très vieux. La cloche tinte
Pour l’appeler mais il a froid :
Sa vie s’est brusquement éteinte
Car il sait qu’il n’a plus la Foi.