Il était une fois au pays de Cocagne
Un roi pas très heureux, même s’il avait tout
Ce qu’on peut désirer : l’amour de sa compagne,
Le pouvoir, la richesse et surtout, et surtout…
La possibilité d’avoir sur le moment
Tout ce qu’il souhaitait ! Sa plus petite envie
Etait tout aussitôt assouvie dans l’instant :
Don d’une bonne fée au début de sa vie.
Dites-moi, est-ce ainsi que chacun voudrait vivre ?
Avoir tout ce qu’il veut presque instantanément ?
Mais il faisait avec, se sentant parfois ivre
D’ennui, et de cafard, et de désœuvrement…
Un jour qu’il chevauchait non loin de son pays,
Il aperçut soudain une jeune bergère
Qui gardait ses moutons. Il resta ébahi,
Le cœur soudain en feu. Et la belle étrangère
Le fut autant que lui quand, fort de sa puissance,
Il ordonna sitôt qu’elle parte avec lui !
Elle lui répondit avec force insolence…
Qu’il aille se fair’voir avec ses beaux habits !
Il en resta pantois, fit appel à son don…
Mais ça ne marchait pas pour ce genre de choses !
Etant fort amoureux, il demanda pardon ;
Elle l’envoya donc carrément… sur les roses
Car elle n’en avait, mais vraiment rien à faire !
Le prince en éprouva un fort grand désarroi,
Comprit que son chagrin n’était point son affaire
Et repartit honteux avec tout son arroi…
Par la suite, il comprit que les biens matériels
Etaient sans intérêt, et qu’ils n’apportaient rien
Qu’un rapide plaisir. Que seuls étaient réels
Les mouvements du cœur. Qu’ils étaient le seul bien
Qui restât à jamais conservé dans une âme !
Il y entreposa son plus sincère amour,
Fut enfin plus aimable envers enfants et femme,
Et n’oublia jamais qu’il avait un beau jour
Trouvé sur son chemin l’écueil si important
D’un désir contesté. Il fut pour son royaume
Désormais un bon roi… mais horriblement chiant !
N’en est-il point ainsi pour tout trop honnête homme ?
Hum ! Je crains que la fin de mon poème ne soit pas aussi morale que le début le laissait entendre !!!!
Lu sur Facebook :
De Robin Wood
Ce poème je l’ai lu, et relu… et re-relu… et encore… relu… il est très drôle et je suis très admirative de ces mots qui “coulent” si facilement. Ma petite-fille a dit : “Tu vois, c’est écrit comme on parle”. Et je suis bien d’accord avec elle… Un grand bravo !