Le déserteur

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L’été s’en est allé aux confins de la Terre
Tout chargé de bouquets, de soleil, de temps bleu ;
Et il nous manque tant que nous pleurons misère
Tant nous nous sentons seuls sous le ciel nébuleux.

Rode le souvenir d’une intense chaleur
Bien trop exacerbée… Nous l’idéalisons,
Tout morfondus de froid, repoussant les raisons
Qui nous faisaient gémir, pauvres souffre-douleur

D’un soleil enivré de sa toute-puissance.
Car nous oubliions trop à quel point son pouvoir
S’avère omniprésent en terre de Provence
Quand nous allions tout nus, sans nous apercevoir

Qu’il nous mangeait tout vifs – tout au moins notre peau !
Bel été des longs soirs pétillants de lumière,
Avec ces bains sans fin, non loin de Cavalaire,
Que nous éclaboussions de nos rires d’ados.

Il est bien loin l’été. Le cœur en bandoulière,
Il faudrait accepter le truisme de sa mort
Et la vie sous ce gris qui étouffe la terre…
Mais courage : l’hiver s’en va virer de bord

Et repartir au Sud. Encor trois, quatre mois !
De nouveau des jardins aux fleurs épanouies,
Un grand ciel clignotant de lumière inouïe,
Le monde ranimé prêt pour de grands émois…

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
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