Le chiffon de dentelle

Aujourd’hui le mistral est tout émoustillé
De souffler éperdu sur la lingerie fine
Déployée au jardin : c’est la belle Adeline
Qui l’y a étendue. Caracos ajourés,

Microscopiques slips et collants couleur chair :
La belle a les dessous délicats que mérite
Une fille de vingt ans. Et l’adorable suite
Des sous-vêtements blancs danse et tournoie dans l’air

Qui sent bon le jasmin et l’herbe frais coupée.
C’est un ballet de soie laiteuse qui voltige
Au-dessus des longs fils vibrant jusqu’au vertige.
Si le vent continue, il va les arracher !

A force de souffler, il réussit son coup
Et s’enfuit illico avec une culotte ;
Mais gros pataud qu’il est, il l’emberlificote
Dans le micocoulier du mas des Bergeroux.

C’est le bel Antonin qui a trouvé l’objet
Flottant sur une branche. Il faut bien qu’il rapporte
Son bien à l’Adeline ! En sonnant à sa porte,
Il se sent malgré tout un tantinet gêné…

Ce sont là les prémices d’un joli roman.
Adeline, Antonin… Pas loin de Bouc Bel Air,
Un duo réussi grâce à l’intermédiaire
D’un chiffon de dentelle un beau jour de printemps…

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
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