Le chat gommé

Dans un panier tapissé d’or, un chat sommeille.
Un chat bizarre, un chat soleil
Avec des formes effacées,
La queue enroulée jusqu’au nez,
Sans un sourire au creux des yeux.
Un chat éteint, un chasanfeu.

On a rogné ses griffes drues, lissé son poil, limé ses dents.
On l’a vidé de tout son sang
Pour l’emplir d’eau tiède et de son.
Un chat sage, un chasanpassion,
Tout plat comme un vieux tapis.
Un chat qui dort hors de la vie.

De sa langue il cueille parfois, sur son nez rond,
Une larme oubliée qui fond,
Vite oubliée comme un blasphème :
Il ne faut pas montrer qu’on aime !
Un chasanfaute, un chasanlien
Qui dort, qui n’est plus rien.

* Gommé, comme trop de chats dits « d’appartement » !

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
Ce contenu a été publié dans A la maison, Zooland. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

2 réponses à Le chat gommé

  1. Brigitte Pernot dit :

    Déjà une patte !

  2. Béa Kimcat dit :

    J’aime tant les chats.
    C’est joliment exprimé.
    Je viens de chez Nicole (62)
    Bel après-midi

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *